Bernard Fort



Où êtes-vous ?

Je suis à Saint-Julien en Quint, au sud de Vercors, au pied des grandes falaises de Font d’Urle.
J’y suis établi définitivement depuis un an.
Je mesure le privilège de me retrouver là en cette difficile période, et je tente de le mettre à profit...


Où voudriez-vous être ?


Ici, et maintenant.
Mais comme toujours, je rêve aussi d’être ailleurs : en Italie à Florence, sur l’île d’Elbe, dans les steppes mongole, au nord de la Suède… mais il me suffit d’y penser pour y être.
Je ne suis donc pas frustré par le confinement.
Je pense à Giono enfant qui avait développé ce concept de voyage immobile dans l’arrière boutique de son père cordonnier à Manosque.


Que faites-vous en ce moment ?

- Je bâtis un petit studio au fond du jardin (une pièce insonorisée et isolée de 20m2) mais je suis loin d’avoir fini !
- Je reconstruis entièrement mon site Internet qui est obsolète, mais ça aussi c’est un gros travail, fastidieux, mais qui présente l’avantage de me forcer à faire un tri, et à redéfinir les choses.
- Mais aussi je vis avec ma femme ! Je tente de garder le lien avec mes enfants, ma famille.
- Et je regarde se lever le jour.



Qu’entendez-vous en ce moment ?

Principalement les Fauvettes (à tête noire et babillarde) à longueur de journée, mais aussi les Geais, les Grives et les premières stridulations d’insectes.
Et à l’intérieur, j’écoute des cloches que j’ai enregistrées un peu partout, depuis des années.
Je revisite mes prises de sons naturalistes (je viens de finir de classer toutes les prises de sons faites dans le Delta du Danube, en vue d’un projet).
J’écoute les dernières productions de Sofia Jannock (à qui j’ai dédié Brain Fever).


Mettez-vous à profit cette période de confinement pour faire de la musique ?

D’une certaine manière, oui, et plus précisément je prépare, sélectionne, en vue de futures compositions pour lesquelles il me faudra m’enfermer en studio.


Comment sera le monde d’après ?

Qui peut le dire ? 
Que voulons nous retenir du monde d’avant ? 
Restons à l’écoute, n’allons pas trop vite, tentons de tirer des enseignements… pour le monde d’après.


Comment peut-on soutenir la communauté musicale ?

En travaillant notre instrument, et en l’invitant à travailler son instrument.
Pour moi, cela signifie surtout travailler notre écoute, dans tous les sens du terme.


Cinq musiques à conseiller ?

Dans le plus parfait désordre :
L’Expérience Acoustique (François Bayle)
4’33” (John Cage)
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (Beatles)
Troisième Symphonie (Gustav Mahler)
Gayageum Music (Byungki Hwang)

Mais demain, ma liste sera sans doute très différente!


Un livre ?

Mes plus beaux poèmes d’amour (Armand le Poète)
C’est très bon pour le moral !


Que ferez-vous quand vous sortirez ?

Je tenterai de reprendre quelques activités publiques (concerts conférences et autres), et de retrouver des personnes avec qui j’ai eu trop peu de contacts ces derniers temps.

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