Christian Zanési
Où êtes-vous ?
Chez moi à Saint-Ouen.
Où voudriez-vous être ?
Chez moi à Saint-Ouen mais avec tous les chats de ma vie ; Gitane, Pipeau, Apollo, Agathe, Zoé, Julie, Usha, Aldo et l’ultime, Dédé, qui nous a quittés le 10 janvier dernier. Je pense souvent à eux.
Que faites-vous en ce moment ?
Comme d’habitude, je me lève tôt, puis je me recouche une heure ou deux. Ensuite, je regarde ce que je dois faire pour la journée (j’ai établi une liste la veille) et je m’y mets tranquillement. Des fois je ne finis pas la liste, problème de procrastination sans doute.
De temps en temps aussi, je flippe. J’ai l’âge où le virus devient méchant et mes poumons ne sont pas au top. Hier, à moment donné, j’ai bien toussé, et j’ai pensé que si je l’avais attrapé, je ne serais plus là dans quinze jours. C’est mon côté hypocondriaque.
Qu’entendez-vous en ce moment ?
Je réécoute ce que j’ai fait précédemment dans mon studio. Je modifie et j’avance. Si j’ai assez d’énergie je fais des nouveaux sons avec mon Moog. Faire des nouveaux sons, c’est le plus difficile.
Mettez-vous à profit ce confinement pour faire de la musique ?
Pas plus que d’habitude. En fait, un petit peu plus parce qu’il y a en ce moment pas mal d’initiatives collectives. Ces derniers jours par exemple j’ai fait un remix pour Arnaud Rebotini, un peu de musique pour un court métrage de Sophie-Catherine Gallet, et j’ai adapté une très courte pièce à base de piano, réalisée récemment, pour la photographe Linda Bujoli.
Comment sera le monde d’après ?
Au début de « l’après », il y aura plein de bonnes résolutions (certaines peut-être aboutiront) mais assez rapidement on retournera dans notre folie collective.
Comment peut-on soutenir la communauté musicale ?
Le mieux peut-être est de soutenir et donner la parole aux nouvelles générations. Elles apportent l’énergie nécessaire pour continuer.
Cinq musiques à conseiller ?
Dans les moments de doute : De natura sonorum de Bernard Parmegiani.
Dans les moments de tristesse : Trois leçons de ténèbres de François Couperin.
Dans les moments de nostalgie : Electric Cafe de Kraftwerk, dont le seul texte Music Non Stop est parfait.
Dans les moments d’étude : Gesang der Jünglinge de Karlheinz Stockhausen.
Dans les moments de spiritualité : Le voyage de Pierre Henry.
Un livre ?
Confiteor de Jaume Cabré.
Il est écrit sur la quatrième de couverture : « Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos magistral et emplir de musique une cathédrale profane ». Ça donne envie, n’est-ce-pas ?
Que ferez-vous quand vous sortirez ?
J’irai d’abord voir ma fille Marie-Hélène et puis bien sûr tous mes amis.
Liens :
https://recollectiongrm.bandcamp.com/album/grand-bruit-stop-lhorizon
